Du 23 au 30 avril Résidence « Coeur augmenté »

Création de la compagnie Débrid’arts

“Coeur augmenté » 

Une artiste familière du Vélo Théâtre

Judith Arsenault est loin d’être une inconnue au Vélo Théâtre. D’une part, parce qu’elle y donne, depuis plusieurs années, des ateliers théâtre hebdomadaires ouverts aux adultes et aux adolescents, et d’autre part, parce qu’elle est venue en mars dernier, pour une autre résidence autour de sa pièce L’Odyssée du bonheur et en septembre 2020 avec ce même spectacle, Cœur augmenté, pour un temps plus court. Cette fois, elle aura pu séjourner au Vélo Théâtre une bonne semaine et travailler tant le jeu que le son et la lumière. Une étape importante a été franchie, sachant que bientôt c’est au Festival d’Avignon, qu’elle livrera son spectacle, en avant-première.

L’amour, toujours l’amour, encore l’amour. Quesako ?

Dans Cœur augmenté il est question « des blessures d’amours dont nous faisons tous les frais un jour ou l’autre » affirme Judith Arsenault, autrice et actrice principale de ce spectacle. Elle se dit d’ailleurs bouleversée par les multiples mises à jour qu’elles occasionnent (celles de nos quêtes, de nos manques, de nos failles…) ainsi que la découverte de soi.

Si l’on perçoit dans ce texte un chemin personnel d’introspection, on y trouve aussi la mise en récits de femmes, « cœurs éclopés » qu’elle a pu rencontrer et écouter. Au gré de l’écriture est peu à peu apparu un personnage fictif, Justine Dupré, dont on suit le parcours et les péripéties amoureuses, avec toujours cette soif d’amour chevillée au corps. Sur le plateau cohabite une femme aux fonctions multiples, créatrice de paysages sonores révélant tantôt des cœurs blessés, tantôt des souvenirs et autres réminiscences, évoquant même parfois son double…

Les prises de paroles récentes de femmes qu’on a pu entendre dans les media (affaires Wenstein, Adèle Hanel, Vanessa Springora, etc.) renvoient de nouveaux regards sur des formes de dominations, de prédations ou de consentements embrouillés et reflètent, pour reprendre les mots de l’autrice, « les symptômes d’une époque dans laquelle il semble urgent de prendre le pouls de nos propres failles d’amour à l’œuvre, de dévoiler nos fragilités, les scruter poétiquement, humoristiquement afin de les offrir à nos regards en friche ». Tel est le défi que s’est fixé ici Judith Arsenault, à travers cette proposition émouvante et musicalement riche.

Dans cette aventure, elle s’est accompagnée de Cécile Etcheto à la mise en scène et de Corinne Milian pour le montage sonore voix et chant et l’interprétation. Se sont également associés Gérard Nuel et Damien Thille pour la lumière, Pascale Stih pour la scénographie-vidéo et Mario Goffé pour la construction scénique.